Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle et pourquoi est-elle essentielle au travail ?

Aujourd’hui, 71 % des responsables du recrutement privilégient l’intelligence émotionnelle par rapport à l’intelligence générale (QI). Pour cause, elle serait à l’origine de 58 % des performances professionnelles. Mais qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle exactement ? Comment peut-elle être mesurée et développée ? Toutes les réponses – et bien plus encore – au sein de cet article sur l’intelligence émotionnelle en entreprise.

Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle (définition) ?

L’intelligence émotionnelle (IE) désigne la capacité à percevoir, comprendre, maîtriser et exprimer ses propres émotions ainsi que celles des autres. Le tout afin de construire des relations durables, prendre des décisions éclairées, s’adapter au changement, renforcer sa résilience…

Si l’intelligence cognitive est mesurée par le quotient intellectuel (QI), qui évalue notamment les capacités d’apprentissage et de raisonnement, l’intelligence émotionnelle se mesure quant à elle à travers le quotient émotionnel (QE). Ce dernier évalue alors la maîtrise des émotions et des interactions humaines.

Longtemps sous-estimée, l’intelligence émotionnelle est aujourd’hui reconnue comme une compétence essentielle en entreprise. À tel point qu’elle est entrée dans le top 5 des soft skills les plus recherchées sur le marché du travail !

Quels sont les grands modèles théoriques de l’intelligence émotionnelle ?

Le modèle de Mayer & Salovey

Dès les années 1990, Peter Salovey et John Mayer, deux psychologues, définissent l’intelligence émotionnelle comme une série d’aptitudes permettant de reconnaître et d’utiliser les émotions afin d’améliorer la pensée et l’adaptation sociale. Leur modèle repose alors sur une approche cognitive et scientifique qui s’articule en quatre niveaux de compétences :

1. La perception et l’expression des émotions : soit la capacité à identifier ses propres émotions et celles des autres à travers les expressions faciales, le langage ou le comportement.
2. L’utilisation des émotions pour faciliter la pensée : soit la capacité à canaliser ses émotions pour résoudre des problèmes ou favoriser la créativité.
3. La compréhension des émotions : soit l’aptitude à analyser la dynamique émotionnelle et à anticiper leur évolution.
4. La gestion des émotions : soit la capacité à réguler ses émotions et à influencer positivement celles des autres.

Le modèle de Mayer & Salovey met en évidence le rôle des émotions dans la prise de décision, la gestion du stress et la résolution de problèmes. Une personne dotée d’une forte intelligence émotionnelle sait interpréter les signaux émotionnels et ajuster son comportement en conséquence.

Le modèle de Daniel Goleman

Bien qu’apparue quelques années auparavant, l’expression “intelligence émotionnelle” est popularisée en 1995 par le journaliste scientifique Daniel Goleman. Dans son livre “Emotional Intelligence : Why It Can Matter More Than IQ”, il décrit l’intelligence émotionnelle au travers de cinq piliers essentiels :

1. Conscience de soi : soit la capacité à identifier ses émotions et à comprendre leur impact sur les actions.
2. Gestion de soi : soit l’aptitude d’autorégulation des réactions émotionnelles et d’adaptation aux situations stressantes.
3. Motivation : soit la capacité à se fixer des objectifs ambitieux et à faire preuve de persévérance pour les atteindre.
4. Conscience des autres : soit la compréhension des émotions et des besoins des autres pour favoriser des relations harmonieuses.
5. Gestion des relations : soit l’aptitude à influencer, inspirer et bien communiquer avec les autres.

Aujourd’hui encore le modèle de Goleman est largement utilisé en management et en coaching. Pour cause, il met en évidence le fait que les leaders dotés d’intelligence émotionnelle sont plus aptes à gérer des conflits, à inspirer leurs équipes et à instaurer un climat de confiance.

Le modèle de Reuven Bar-On

Le psychologue Reuven Bar-On propose enfin une vision plus large de l’intelligence émotionnelle. Son modèle, introduit en 1997, identifie cinq grandes dimensions de l’intelligence émotionnelle :

1. L’intelligence intrapersonnelle : soit la capacité à comprendre et gérer ses propres émotions.
2. L’intelligence interpersonnelle : soit l’aptitude à interagir efficacement avec les autres.
3. L’adaptabilité : soit la capacité à faire preuve de souplesse et de créativité face aux défis.
4. La gestion du stress : soit la capacité à gérer la pression et à maintenir son équilibre émotionnel.
5. L’humeur générale : soit la capacité à cultiver un état d’esprit positif et à favoriser son bien-être personnel.

Le modèle de Bar-On met donc en avant l’idée que l’IE influence le bien-être émotionnel, la résilience et la satisfaction au travail. Il est souvent utilisé en psychologie organisationnelle pour identifier les facteurs favorisant un environnement de travail sain et productif.

Pourquoi l’intelligence émotionnelle est-elle essentielle au travail ?

Amélioration de la santé mentale et du bien-être

Nous l’avons vu précédemment, l’intelligence émotionnelle favorise :

• Une meilleure gestion du stress et des émotions négatives, réduisant ainsi les risques de burn-out.
• Une motivation accrue, en lien avec la capacité à transformer les émotions en énergie positive.
• Un climat de travail plus serein, où les interactions sont fluides et respectueuses.

C’est pourquoi, cette forme d’intelligence améliore la santé mentale et le bien-être en entreprise. Une étude publiée dans la Harvard Business Review révèle même qu’une personne émotionnellement intelligente a trois fois moins de risque de faire un burn-out.

Performances individuelles

L’intelligence émotionnelle renforce également la :

• Confiance en soi et l’estime de soi, grâce à une meilleure compréhension de ses émotions et de leurs impacts.
• Résilience, pour mieux faire face aux échecs et aux revers professionnels.
• Prise de décisions, même sous pression.
• Créativité et l’innovation, en favorisant un état d’esprit ouvert, la curiosité et la capacité à sortir des schémas de pensée traditionnels.

L’intelligence émotionnelle ne se limite donc pas à une bonne gestion des émotions. Elle influe directement sur la performance et l’évolution professionnelle. Selon une étude de l’Université Carnegie Mellon, 85 % du succès professionnel dépend des compétences relationnelles et émotionnelles, contre seulement 15 % pour les compétences techniques.

Performances collectives

L’intelligence émotionnelle permet enfin un(e) meilleur(e) :

• Gestion des conflits
• Communication
• Esprit d’équipe
• Maîtrise de soi
• Gestion des émotions
• Empathie

Autrement dit, l’intelligence émotionnelle participe à la capacité à travailler en groupe, en équipe, en communauté. Et ce, en créant un environnement de travail sain et propice à la coopération. C’est pourquoi l’intelligence émotionnelle est d’une grande importance chez les managers. Un manager émotionnellement intelligent sait, en effet, s’adapter à la diversité des personnalités, encourager une communication ouverte ou encore comprendre ses collaborateurs. À l’inverse, un manque d’intelligence émotionnelle dans une équipe peut entraîner des relations conflictuelles, un manque de motivation ou encore un climat de travail toxique. Et donc nuisible à la productivité et aux performances.

Comment développer et mesurer l’intelligence émotionnelle ?

Si tout un chacun dispose d’une intelligence émotionnelle, nous n’en sommes pas tous dotés de la même manière. En effet, une partie de cette intelligence émotionnelle est innée. Cependant, l’éducation reçue ou encore les expériences professionnelles et personnelles vécues façonnent aussi cette intelligence émotionnelle tout au long de notre vie. Enfin, l’intelligence émotionnelle peut se travailler volontairement au travers de différentes sessions de coaching.

Outils et méthodes de mesure de l’IE

Aujourd’hui, il est possible de mesurer le quotient émotionnel (QE) à l’aide de tests validés scientifiquement. Les plus connus :

• EQ-i 2.0 (Emotional Quotient Inventory) : Ce test, reconnu en psychologie, mesure l’intelligence émotionnelle à travers différentes dimensions comme la perception de soi, la gestion du stress, la prise de décision et les compétences relationnelles. Il situe alors le QE d’un individu par rapport à une norme établie.
• MSCEIT (Mayer-Salovey-Caruso Emotional Intelligence Test) : Conçu par les chercheurs à l’origine du concept d’intelligence émotionnelle, ce test évalue les capacités cognitives liées aux émotions (perception, compréhension, gestion et utilisation des émotions).
• ECI (Emotional Competence Inventory) : Développé par Daniel Goleman, cet outil est principalement utilisé en entreprise pour mesurer les compétences émotionnelles dans un contexte professionnel.
• Feedback 360° et auto-évaluations : En complément des tests psychométriques, l’évaluation par les pairs et l’auto-analyse aident à affiner la compréhension de ses forces et ses axes d’amélioration en matière d’intelligence émotionnelle.

Stratégies pour améliorer son intelligence émotionnelle

Améliorer son intelligence émotionnelle revient à développer sa conscience de soi, apprendre à réguler ses émotions, renforcer son empathie et son écoute active ou encore adopter un état d’esprit ouvert et positif. Toutes ces compétences comportementales peuvent alors être développées lors de sessions de coaching.

Chez CoachHub, nos programmes de coaching visent à évaluer et renforcer le quotient émotionnel des collaborateurs et managers. Puis, à les aider à développer des compétences émotionnelles clés adaptées à leurs défis professionnels.

Investir dans l’intelligence émotionnelle, c’est investir dans le bien-être, la performance et la réussite professionnelle. Développez votre intelligence émotionnelle avec les coachs certifiés de chez CoachHub !